Plan d’action du Conseil d’administration de Katimavik
Lors d’un concert mémorable diffusé dans tout le pays le 20 août dernier, Gord Downie, véritable légende canadienne de la chanson, enflammait littéralement la scène; nous étions alors plus de 11 millions à le regarder, dans nos salons, au chalet, en groupe ou en solo. Voilà un artiste qui a su mettre en lumière les enjeux auxquels sont confrontées les communautés autochtones au Canada.
« Il nous faudra 100 ans pour finir par comprendre ce qui s’est vraiment passé là-haut, et c’est pas correct, tout le monde s’entend là-dessus. C’est vraiment, vraiment affreux. Mais nous finirons par le savoir. Vous finirez par le savoir », a déclaré M. Downie à la foule.
Cette intervention a été perçue comme une réflexion sur la nécessité, pour le premier ministre, de prendre la tête du mouvement pour la réconciliation au Canada. C’est vrai : nous comptons sur le premier ministre Trudeau pour faire preuve de leadership. Mais la mission que constitue la réconciliation appartient à CHACUN DE NOUS, à toute la nation.
Pour que la réconciliation se réalise, nous aurons besoin de l’engagement des gouvernements, des entreprises, des organismes sans but lucratif, des établissements scolaires et des citoyens. Le conseil d’administration de Katimavik l’a reconnu en juin 2014 et a récemment conçu un cadre stratégique pour la réconciliation, qui encadrera tous ses programmes à l’avenir.
Nous avons entendu la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVRC) inviter tous les Canadiens répondre à l’appel et réfléchir aux moyens par lesquels ils pourraient s’engager activement dans la mise en œuvre de chacun des appels à l’action lancés par la CVRC. Nos administrateurs appuient ces appels à l’action et sont conscients que la réconciliation avec les communautés autochtones constitue l’enjeu le plus imposant du Canada sur les plans social, économique et politique. Et c’est en agissant concrètement et en parvenant à la réconciliation que nous ferons du Canada un pays encore meilleur.
Nos administrateurs ont convenu qu’en plus des objectifs traditionnels, du développement de la jeunesse et du service communautaire, la réconciliation doit constituer un pilier essentiel de tous les programmes de Katimavik. Tout en espérant que le financement fédéral sera rétabli, nous finaliserons le contenu de la formation et le programme lié à la réconciliation, qui portent sur l’éducation et l’action.
Chacun des volontaires de nos programmes apprendra l’histoire des Autochtones. Ils seront formés sur les répercussions de la colonisation et pourront en discuter. Ils apprendront aussi – et c’est tout aussi important – en quoi consiste la contribution souvent ignorée et méconnue des peuples autochtones à notre pays et sur notre façon de faire les choses.
Les volontaires de Katimavik travailleront à engager des relations avec les communautés autochtones et veilleront à développer ces relations. Ils seront confrontés au défi d’apprendre l’histoire et de se renseigner sur les traditions des autochtones locaux et d’inclure ces aspects à leur mode de pensée dans le cadre de leur service à la communauté.
Katimavik mettra en lumière les conditions de vie et Autochtones aujourd’hui et, grâce à ses programmes de volontariat et à ses partenaires, les jeunes Canadiens dirigeront des initiatives visant la prise en charge de certaines de ces situations.
Katimavik s’inspirera la démarche fructueuse qui a permis à plus de 35 000 Canadiens de vivre l’expérience Katimavik par le passé. Nous aurons toujours la fameuse « maison K » qui servira de pivot pour l’apprentissage et les échanges pour tous les volontaires, la dynamique de groupe qui permet à chaque personne de mener à bien sa participation au programme ainsi que les partenariats nécessaires pour faciliter la réussite de chaque volontaire.
Katimavik possède une riche tradition d’organisme bâtisseur de ponts entre les communautés. La plupart de nos anciens volontaires, en prenant connaissance de notre démarche, verront qu’elle ressemble à la façon dont nous avons travaillé auprès des communautés francophones et anglophones de partout au Canada. Plusieurs anciens volontaires reconnaîtront leur propre expérience auprès de communautés autochtones dans une telle approche. Nous sommes fiers d’avoir pu, au fil de notre histoire, contribuer à bâtir notre pays par le volontariat et cet accent sur la réconciliation constitue la prochaine étape de notre travail. Notre association d’anciens volontaires sera entièrement engagée dans le mouvement et ensemble, nous continuerons de servir les communautés et d’être des bâtisseurs de notre nation.
L’ancien président de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, le sénateur Murray Sinclair, a défini la réconciliation comme une « montagne dont on doit faire l’ascension » (a mountain waiting to be climbed). Chez Katimavik, nous sommes prêtes à entreprendre cette ascension.
Nous sommes toujours heureux de recevoir vos commentaires et d’avoir de vos nouvelles.
Miigwetch, thank you, merci!
La vice-présidente du conseil d’administration de Katimavik,
Saga Williams.